Avant, les mères et les pères éduquaient leurs enfants. Les religieuses et les religieux nous montraient le chemin de la politesse. Quand on marchait, on laissait les gens plus âgés passer avant nous. On leur disait : “Bonjour.” Nos mères nous disaient : “Surveille ton grand-père et ta grand-mère pour qu’ils tombent pas quand ils vont prendre une marche.

Dans les logements sociaux, les personnes étaient polies et tenaient la porte quand on descendait. Les voisins demandaient aux autres : “Avez-vous besoin d’aide?”

Les gens s’aidaient pour n’importe quoi. Ils balayaient les trottoirs et les corridors chacun leur tour, peinturaient leur galerie en gris à tous les printemps, nettoyaient la cour pour que ça soit propre pour les enfants. Ils balayaient même la terre pour enlever les cochonneries.

Tout le monde avait sa corde linge. Le blanc était avec le blanc, le bleu avec le bleu, le rose avec le rose. Tout était propre et bien placé. Nos mères travaillaient fort.

Nos mamans passaient leur veillée dehors, sur leur chaise berçante. Elles jasaient de leur journée en tricotant. Ça leur permettait de se reposer un peu. Pendant ce temps-là, les hommes gardaient les enfants avant l’heure du coucher.

Les familles s’occupaient de leur monde. Les grands-parents étaient pas placés comme aujourd’hui. Les mentales, les pas instruits, les handicapés restaient dans leur maison avec leurs parents. Ils ne dérangeaient pas les autres, ils ne faisaient pas peur. Ils n’étaient pas montrés comme des monstres comme on le fait aujourd’hui à la télévision. Le monde avait pitié d’eux.

Ceux qui faisaient des crises de folies partaient pour quelques semaines, mais ils revenaient tout le temps. On les gardait pas dans les hospices. Pas longtemps en tout cas.

On riait pas d’eux. On savait qu’ils étaient malades. On leur parlait. C’était nos amis.

Il y en avait un avec qui je jouais quand j’étais petit. Il pouvait pas parler, il était handicapé. Quand il jouait avec les petites autos, il imitait le bruit des moteurs : brrroui, brroui, brrroui.

Aujourd’hui, les gens vivent juste pour “soi-même”. Ils oublient les personnes qui sont juste à côté d’eux. Des personnes qui ont besoin d’aide, d’un sourire, d’un bonjour.

Ça coûte rien un “bonjour”.

Les gens ne prennent plus le temps de prendre des nouvelles de leur famille. Les grands-parents, les mononcles, les cousins, les cousines, il n’y a plus personne qui se parle ou qui s’appelle.

Les gens sont tout le temps occupés. Ils veulent pas se faire déranger pendant qu’ils écoutent leurs “programmes” ou quand ils sont sur Internet.

Personne vérifie si leurs voisins ont besoin d’un coup de main, s’ils sont tombés à terre, s’ils sont malades. Il y a moins de politesse et bien moins d’amour qu’avant.

Les gens ne veulent plus faire leur part. Ils veulent que les gens de la Ville ou du Gouvernement fassent tout pour eux autres. Sont forts pour crier “c’est des droits acquis“, mais sont pas prêts à lever le petit doigt pour aider leur semblable.

C’est des snobs!

Il y en a qui sont ingrats, qui respectent rien ni personne. Ils veulent que tous les autres fassent tout à leur place, parce qu’ils pensent que ça leur est dû.

Ils sont reconnaissants de rien.

Moi, je pense qu’il ne faut pas toujours demander aux autres de faire les choses à notre place.

Je viens d’une époque où les pauvres aidaient les plus pauvres. C’était de même. On avait été élevé comme ça, dans l’amour de l’autre, le respect et la politesse.

Moi, dans mon building, je vais cogner aux portes quand je sais que des voisines ou des voisins sont malades. Même si je ne suis plus jeune moi-même, je fais leurs commissions. Je m’occupe de leur lavage. Je prends soin de leurs chiens et de leurs chats quand ils sont à l’hôpital. C’est important, les humains et les animaux ont besoin d’amour.

Je me dis, pourquoi pas vivre dans le bonheur, heureux, sans se juger ?

Comme dans la belle phrase de la chanson, je me dis : “Quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère et commenceront les beaux jours, mais nous, nous serons morts mon frère…

 

 

 

 

 

 

 

 

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